Son apparition dans la série était une occasion de discuter avec elle de son parcours de comédienne, mais aussi de son expérience dans ce rôle qui a une approche intersectionnelle, c’est-à-dire qui prend en compte le fait qu’une personne peut vivre plus d’une forme de discrimination à la fois.  

Rêver d’être dans la télé 

D’aussi loin qu’elle se rappelle, Marie-Claude St-Laurent a toujours voulu être comédienne.  

« Même quand j’étais enfant j’étais très attirée par les arts en général. Je pense que le premier souvenir de ma mère où j’ai dit que je voulais être comédienne remonte à quand j’avais trois ans et que j’ai dit que je voulais allée dans la télé. J’étais une grande fan de l’émission Iniminimagimo, qui était une émission pour enfant très théâtral, où les mêmes interprètes, à chaque épisode, changeaient de personnages pour raconter des histoires. » 

C’est pour poursuivre ses ambitions qu’elle quitte sa ville natale, Rimouski, vers l’âge de 16 ans. Elle étudie d’abord au Cégep Marie-Victorin, en arts et lettres profil théâtre, puis se dirige vers l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe afin d’y suivre une formation professionnelle en interprétation.  

Des histoires différentes 

La comédienne raconte qu’elle était particulièrement enthousiaste à l’idée de se joindre à la distribution d’Après le déluge, puisqu’elle avait adoré la première saison. 

« Je trouvais qu’on y racontait des histoires qu’on a rarement, voire jamais vues ici au Québec, avec des personnages très différents de ceux dont nous avons l’habitude dans la télé québécoise. J’aimais le ton urbain. C’est une série qui est assez dure, mais qui contient beaucoup de lumière, beaucoup d’espoir et beaucoup d’amour. Beaucoup d’humour aussi. » 

Elle y joue une travailleuse sociale en milieu carcéral, qui va accompagner un personnage dans sa transition de genre.  

« Ce sont des enjeux qui me touchent beaucoup, particulièrement avec tout ce qui se passe en ce moment aux États-Unis : la question des identités de genre et toute l’oppression qui se vit chez nos voisins du sud et qui se ressent jusqu’ici. J’ai le sentiment que cette série-là peut faire œuvre utile. » 

Bien que son personnage n’ait pas de nom, elle est caractérisée par sa façon de se comporter en tant qu’alliée : un élément que Marie-Claude a pu travailler en profondeur avec la réalisatrice de la série, également co-scénariste, Mara Joly. 

« Mara Joly est une femme afrodescendante, militante, féministe. J’ai trouvé ça vraiment intéressant d’aborder un personnage féministe avec une autre féministe. Mon personnage accompagne dans sa transition une femme noire trans. Je suis une femme blanche cis, alors c’était intéressant de discuter de ce que signifie le fait d’être une alliée adéquate. Imparfaite, mais adéquate. » 

Il a été possible d’évoquer dans son rôle l’existence de biais racistes et la façon dont il importe d’y réagir.  

« Je pense que quand on est allié, on a le droit de se tromper et de faire des erreurs : ça fait partie de l’apprentissage. Je pense que quand on fait une erreur, on peut s’excuser et surtout en prendre soi-même la responsabilité, c’est-à-dire de ne pas demander à l’autre personne de nous rassurer et éviter les larmes de femmes blanches. » 

À surveiller 

Il sera possible de revoir Marie-Claude au petit écran très bientôt, puisqu’elle fait partie de la distribution de la série policière Mr. Big, diffusée sur illico + dès le jeudi 27 février. Madame St-Laurent y incarnera une policière, Rachel, qui est une très haute placée de la GRC.  

« C’est une femme en position de pouvoir, qui n’est pas très commode, ni très agréable. J’ai adoré avoir la chance de jouer ce type de rôle. »