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03 décembre 2024

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Rimouski aura son salon de jeux

Rimouski aura son salon de jeux

©Image fournie par Loto-Québec

Loto-Québec était à Rimouski le 20 novembre dernier pour y présenter son projet d’implantation d’un salon de jeux, dont l'ouverture est prévue d'ici 18 mois, dans la salle de bal actuelle de l’Hôtel Rimouski.

Cette présentation par la Société faisait suite à une modification du règlement de zonage, effectué par la Ville de Rimouski en juillet, permettant désormais l’implantation d’un salon de jeux sur le site de l’Hôtel Rimouski.

Par voie de communiqué, il est indiqué que le Salon de jeux « proposera un environnement moderne et sécuritaire, disposant de nombreux divertissements connexes à l’offre de jeu, comme des spectacles et de l’animation. Il favorisera les interactions sociales et le jeu y sera encadré de façon responsable. »

Les coûts d’aménagements du salon, sans compter les coûts reliés aux machines et aux autres équipements, seront d’environ 15 M$. De plus, Loto-Québec prévoit que 135 emplois, directs et indirects, seront créés par la mise en place du salon.

La Santé publique inquiète des répercussions

Au lendemain de la présentation, la Direction de la santé publique du Bas-Saint-Laurent a exprimé ses préoccupations à l'égard du projet, en se prononçant sur les risques et en rappelant que la pratique des jeux de hasard et d’argent est inscrite comme un facteur de risque à la santé des populations dans le programme national de santé publique du Québec.

Si la santé publique est d’accord sur le fait que les jeux de hasards et d’argent ne causent pas de méfaits chez tous les individus s’y adonnant, qu’ils peuvent cependant engendrer un risque à la santé chez certaines populations considérées vulnérables. Toutefois, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), il est aussi reconnu que les monopoles d’État ont le potentiel d’agir en fonction d’objectifs de santé publique, plus particulièrement dans une perspective de réduction des méfaits.

« Les promoteurs disent viser une clientèle touristique, mais on rappelle que ce n’est pas seulement une clientèle touristique qui y aura accès, ce sera aussi une clientèle locale et quand on regarde le périmètre immédiat où l’implantation du salon est prévue, il y a une population qui présente des facteurs de défavorisation, qui pourrait avoir envie d’aller au salon de jeux et ainsi en subir les contrecoups, c’est-à-dire la dépendance », fait valoir le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, le docteur Sylvain Leduc.

Un deuxième enjeu qui leur est préoccupant est la présence déjà marquée d’appareils de loterie vidéo (ALV) et des machines à sous dans le secteur, avec un ratio de 11,9 appareils par 1000 habitants. Lorsque calculé pour l’ensemble de la ville de Rimouski, le ratio est de 1,4 ALV par 1000 habitants, la moyenne québécoise est de 1,2 ALV par 1000 habitants pour les ALV situés à l’extérieur des casinos et des salons de jeux.

« Si on en ajoute, il faut en retirer. Et si on ne retire pas l’équivalent de ce qui est ajouté, il faudra au moins que le retrait soit fait de manière draconienne. »

Moins de portes, plus d’encadrement

Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand est d’avis que la solution est un meilleur encadrement des établissements.

« J’adhère à la vision selon laquelle on garde autant de machines ou d’offres de jeux similaires, mais dans moins de portes, donc dans des établissements plus encadrés. Je pense que si on a plus d’encadrement du côté des établissements, avec des gens qui ont plus d’expériences, qu’à ce moment-là, le nombre de machines n’aura pas nécessairement d’impacts. Même si on ajoute un salon de jeux ici, ce n’est pas la même clientèle. Celle qui joue avec les machines d’un salon de jeux diffère de celle qui va prendre une bière, jouer au billard et qui aura un intérêt, à ce moment-là, de jouer quelques dollars dans une machine. La nuance est là. »

Notons que Loto-Québec faisait aussi mention de ces préoccupations, par communiqué.

« Le modèle de nos salons de jeux a fait ses preuves. Que l'on pense à ceux de Québec et de Trois-Rivières, et même à nos quatre casinos, nos établissements sont bien implantés dans leur région et sont reconnus pour la qualité de l'offre qu'ils proposent et de l'encadrement qu'ils assurent, une formule qui favorise le jeu à moindre risque », explique le président et chef de la direction de Loto-Québec, Jean-François Bergeron.

Si la Société rapporte qu’elle poursuivra sa collaboration avec la Santé publique et qu’elle tiendra compte de ses préoccupations, elle rappelle cependant que lors de l'implantation des salons de jeux à Québec et à Trois-Rivières, la Santé publique avait émis des préoccupations qui ne se sont pas avérées justifiées.

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