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Retour07 octobre 2024
Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca
« Pour qu’il y ait une suite au monde »
©Photo Médialo – Véronique Bossé
Les manifestants dans Rimouski.
Des regroupements de citoyennes et de citoyens, des syndicats, des associations étudiantes ainsi que des associations de personnes retraitées ont invité la population du Bas-Saint-Laurent à manifester pour la suite du monde le 27 septembre dernier à Rimouski, pour dénoncer « les avancées trop lentes et insuffisantes des gouvernements en matière d’environnement. »
La manifestation, qui prenait place à 12 h au Cégep de Rimouski, s’inscrivait dans la grande journée de mobilisation du 27 septembre initiée par le collectif Pour la suite du monde.
Avant le début des prises de paroles officielles, un micro ouvert avait lieu dans le parc du Cégep pour permettre à ceux qui souhaitaient le faire de s’exprimer sur le contexte environnemental et social actuel.
« Exigeons la mise en place d’actions concrètes en faveur de la transition sociale et environnementale. Depuis plusieurs années, la société civile québécoise étudie, documente, consulte, se concerte et s’entend sur des principes et des actions pour réaliser et mettre en œuvre une transition. À l’inverse, le gouvernement ne veut rien entendre. Il navigue sans planification adéquate ni direction claire. C’est de ce ras-le-bol qu’est né le mouvement. On demande un dialogue social pour mettre en œuvre une véritable transition écologique et sociale, car c’est ensemble que nous pourrons construire le Québec de demain, pour mener la société vers un avenir plus sécuritaire, écologique et juste », a clamé une citoyenne engagée de Rimouski, Nancy Gauthier.
La dimension environnementale du prolongement de l’autoroute 20
L’artiste Caroline Jacques a également pris la parole avant le début de la marche, notamment pour donner une voix aux arbres et aux animaux qui pourraient être impactés par le prolongement de l’autoroute 20.
« L’environnement est une cause que je défends depuis plusieurs années, depuis que je suis toute jeune. Dans mon travail en tant qu’artiste, c’est aussi ce que je mets de l’avant. Maintenant, avec les enjeux de la 20, je suis situé à Saint-Fabien. Ici, on voit beaucoup de pancartes de gens qui sont pour la 20, mais on n’entend pas parler de tous les gens qui résident dans l’arrière-pays : les propriétaires d’érablière, les agriculteurs et les animaux. Je voulais donc mettre de l’avant ces éléments-là. »
Madame Jacques indique qu’une mauvaise expérience à la suite de son passage à la radio, il y a environ un an, pour parler de l’autoroute 20 a eu pour effet de ralentir ses élans de militantismes à ce propos. Elle estime aussi qu’elle n’est pas la seule qui hésite à prendre la parole sur cet enjeu.
« Je pense que lorsque nous serons plus au courant du tracé et que les agriculteurs vont savoir si le chantier passe sur leurs terres, les gens vont plus sortir manifester. »
Deux arrêts symboliques
À la suite des prises de paroles officielles, les manifestants ont dévalé les rues de Rimouski en scandant des slogans portant sur la cause de l’environnement et de la justice sociale. À l’approche de la bibliothèque Lisette-Morin, les manifestants se sont fait remettre des petites pancartes, qui avaient d’ailleurs été peinturées par Caroline Jacques. Un côté représentait un crâne de caribou et l’autre un squelette de poisson : deux symboles représentatifs des prises de paroles qui prendraient place lors de deux arrêts prévus.
©Photo Médialo – Véronique Bossé
La mort simulée, en face du bureau du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Les manifestants se sont d’abord arrêtés sur l’avenue Belzile, en face du bureau du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, pour une y faire une simulation de mort.
« Aujourd’hui on prend ce moment en solidarité avec le caribou montagnard de la Gaspésie et pour mettre de la pression sur le gouvernement du Québec. Dans les années 1950, on en comptait de 700 à 1500. Dans les années 80, il en restait moins de 250. Malgré les mises en garde des biologistes, il n’y en avait plus qu’une vingtaine en 2023. En 2024, la moitié ont été placés en enclos par le gouvernement. Les scientifiques nous disent que les coupes forestières ont atteint un taux de perturbations de 87% dans son habitat. Difficile de survivre et de se cacher de ses prédateurs dans seulement 13% du territoire restant. »
Les manifestants ont ensuite repris leur marche pour s’arrêter près du fleuve, qui serait au cœur de cette seconde prise de parole, à l’intersection de l’avenue de la Cathédrale et du boulevard René-Lepage. L’un des messages principaux de cet arrêt était : « Le fleuve aux bélugas. »
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