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Retour23 septembre 2024
Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca
Une rencontre qui n’aura pas eu l’effet espéré
©Photo : gracieuseté
Michel Dubé et la ministre Chantal Rouleau, lors de son passage à Rimouski en 2023.
Le coordonnateur d’Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, réagit au projet de Loi 71 présenté par la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, Chantal Rouleau, visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale et déplore notamment que le projet de Loi ne prenne pas en considération des points qui avaient été abordés lors du passage à Rimouski de la ministre en mai 2023.
En effet, monsieur Dubé indique qu’au moment de sa visite, la ministre Rouleau avait mis l’accent sur les gains de travail permis.
« Il n’y a absolument rien dans ce projet de loi qui concerne les gains de travail permis. »
Il indique avoir également pu s’entretenir avec le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, lors de son passage à Rimouski au début du mois de septembre, au sujet des prestations d’aide sociale.
« J’ai lui ai posé une question en lui faisant savoir que les prestations à l’aide sociale étaient beaucoup trop faibles. Il m’a répondu qu’effectivement l’itinérance prenait un nouveau visage et que c’était de plus en plus de l’itinérance économique. Pourtant, dans le projet de Loi 71, il n’y a aucune bonification des prestations qui sont annoncées. »
Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) – dont fait partie Action Populaire Rimouski-Neigette - est aussi d’avis que le projet de loi ne fait rien pour améliorer les choses et estime que les changements proposés sont « superficiels » et souligne qu’ils vont même jusqu’à couper les revenus de certaines catégories de personnes. Parmi celles-ci se trouvent entre autres les parents d’enfants de moins de 5 ans, les personnes victimes de violence qui se réfugient dans une maison d’hébergement depuis moins de 3 mois et les personnes de plus de 58 ans à l’aide sociale. Les personnes dans ces catégories auront droit à 161$ de moins par mois ou jusqu’à 277$ de moins si elles sont en couple.
Le bâton et la carotte
Monsieur Dubé dénonce aussi le fait que davantage de personnes pourraient être dans l’obligation de participer au programme Objectif Emploi.
« C’est le principe du bâton et de la carotte : c’est l’obligation de participer à des mesures d’emploi. Si tu participes bien, on te donne des augmentations de prestations, mais si tu ne participes pas bien, ton chèque sera coupé. Ça peut aller jusqu’à une coupure de 224 $ par mois. Présentement, c’est seulement pour les nouveaux demandeurs de l’aide sociale, ceux pour qui c’est la première fois à vie qui font une demande, mais ils veulent l’appliquer aussi à ceux qui font de nouvelles demandes. »
Le FCPASQ tient à réitérer que la participation à ce programme devrait être volontaire. L’obligation d’y participer et les sanctions potentielles associées sont non seulement contre-productives, mais risquent de menacer la santé et l’intégrité de personnes déjà en mode survie.
Des points positifs
Si Michel Dubé considère que le projet de Loi constitue davantage un recul qu’une amélioration, il dénote tout de même certains aspects positifs du projet de loi.
« Il y a quand même des mesures positives, comme l’abolition de la contribution parentale, qui est que si tu es encore sous la responsabilité familiale, tu ne seras pas admissible à l’aide sociale et aux mesures d’emplois qui viennent avec. Abolir cela est donc une bonne chose. Beaucoup de gens n’ont pas leurs diplômes, n’ont pas fini leur secondaire et sont à l’aide sociale. Il est proposé de leur donner des montants supplémentaires pour les encourager à aller décrocher un diplôme. Ils auraient également droit à un bonus, le cas échéant. »
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