À la rencontre d’étudiantes en médecine vétérinaire

©Photo Médialo – Véronique Bossé

Audrey-Ann Fortin et Ellie Lepage ont amorcé leurs études en médecine vétérinaire le 28 août dernier.

L’arrivée de la première cohorte à Rimouski d’étudiants au doctorat de 1ᵉʳ cycle en médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, la semaine dernière, était l’occasion de discuter avec deux étudiantes qui souhaitent justement pratiquer leur métier dans leur région au terme de leurs études.

Ellie Lepage et Audrey-Ann Fortin viennent toutes les deux de la Côte-Nord. Elles se sont récemment installées à Rimouski pour une période de trois ans, dans le cadre de leur récente admission au programme décentralisé de formation en médecine vétérinaire à Rimouski, qui est fait en partenariat avec l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). L’important pour ces vétérinaires en devenir était avant tout d’être accepté au programme, peu importe le campus, puisqu’il s’agit de leur rêve depuis toujours d’être des vétérinaires.

« Puisque ma famille est à Baie-Comeau, Rimouski c’est beaucoup plus proche de chez nous et j’adore la proximité avec le fleuve et la nature. Finalement, je suis vraiment contente », assure Ellie Lepage.

« En fin de compte j’étais plus contente d’être prise à Rimouski qu’à Saint-Hyacinthe parce que c’est plus proche de chez moi et après être allée à Sherbrooke pendant un an, je trouvais ça vraiment loin. C’est quasiment mieux d’être ici, je trouve », ajoute Audrey-Ann Fortin.

Des besoins criants

Étant elles-mêmes originaires de régions, les deux étudiantes sont bien au fait des conséquences qui accompagnent une quantité insuffisante de médecins vétérinaires pour desservir une région.

« Là d’où on vient, Baie-Comeau, il y a un seul vétérinaire pour presque toute la région. Les vétérinaires sont surchargés, ils ne peuvent plus prendre de nouveau client et d’après ce qu’on m’a dit, les cliniques les plus proches qui en acceptent encore sont à Québec ou à Chicoutimi », poursuit Audrey-Ann.

« Le vétérinaire qui est à Baie-Comeau ne peut prendre en charge toutes les urgences, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Alors, si ton chien fait une torsion gastrique, c’est sûr qu’il va en mourir parce que tu n’auras pas le temps de te rendre à Québec ou à Chicoutimi », relate Ellie.

C’est également un problème majeur pour les propriétaires de chevaux.

La relève à la rescousse

En raison de l’état de la situation à Baie-Comeau, les deux étudiantes sont déjà perçues par les gens de la place comme étant celles qui pourront sauver la médecine vétérinaire sur la Côte-Nord. Si elles souhaitent en effet y parvenir, elles sont conscientes qu’elles ne seront pas assez de deux.

Le doyen de la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM, David Francoz, rappelle que l’idée derrière ce programme décentralisé est justement de favoriser la rétention de médecin vétérinaire en région. Pour y arriver, plusieurs mesures sont mises en place.

« On favorise l’admission d’étudiants qui sont en région. Leur cote de rendement est bonifiée d’un point si les étudiants ont fait leurs études secondaires en région. Après, si nous avons bâti un programme délocalisé, c’est vraiment pour les mettre dans un environnement de région. On veut aussi que le maximum de notre enseignement soit fait par des personnes qui sont ici, physiquement, avec des enseignants qui vivent en région. Plusieurs sont aussi issus de régions du Québec, pour que toute cette culture et la vie en région soient mises de l’avant, afin que les étudiants apprennent en région et qu’ils aient envie d’y rester. »

Le cursus du programme prévoit également qu’une portion des stages devra se faire à l’extérieur de Saint-Hyacinthe.

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