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12 juin 2024

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Un calepin d’espoir pour un devoir de mémoire

Danielle Dufresne

©Véronique Bossé - Le Laurentien

Danielle Dufresne lors du lancement de la deuxième édition du livre « Calepin d’espoir. »

L’auteure Danielle Dufresne a procédé au lancement de la nouvelle édition du livre « Calepin d’espoir », le jeudi 6 juin dernier au NSCM D’Iberville, dans le cadre du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, un événement vécu et raconté par son père dans le livre.

En effet, publié pour une première fois il y a vingt ans, « Calepin d’espoir » raconte l’histoire vraie du jeune Gaspésien Émilien Dufresne - le père de Danielle Dufresne - qui s’est porté volontaire à l’âge de 18 ans pour combattre dans l’armée canadienne lors de la Seconde Guerre mondiale. Il est parmi ces milliers d’hommes à participer à l’une des missions les plus impressionnantes de l’histoire : le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. Le lendemain il est capturé par les Allemands. Il lui faut alors surmonter les angoisses du prisonnier et les épreuves des camps jusqu’à sa libération en 1945.

L’histoire racontée à la première personne a été rédigée par madame Dufresne, selon les informations que son père lui a rapportées au sujet des différentes périodes du récit. Si Émilien Dufresne a passé une bonne partie de sa vie sans parler sur ce qu’il avait vécu à la guerre, quelques éléments ont fait en sorte qu’il accepte à 77 ans de raconter son histoire.

« Il avait envie d’en parler parce que ses petits-fils commençaient à grandir et ils étaient curieux. À l’époque, le public commençait à être plus favorable à l’idée d’être reconnaissant envers les soldats qui se sont enrôlés et qui sont revenus : l’ambiance était moins négative. Il a donc décidé d’en parler. Et parler, c’est vite dit, parce que mon père n’était pas très loquace. Il a fallu que je le travaille pour avoir des détails, mais il avait une très bonne mémoire. »

La nouvelle édition du livre ne change rien au récit de l’ancien combattant, décédé en 2015. Toutefois, des éléments ont été ajoutés par Danielle Dufresne.

« J’ai modifié un peu l’introduction, j’ai changé mon texte de préface, j’ai rajouté des éléments explicatifs de choses que mon père a vécus, en lien avec l’histoire universelle, donc ça fait un livre différent du premier. »

C’était aussi une occasion de raconter tout ce qui est arrivé depuis la publication de la première version et de contribuer au devoir de mémoire associé au récit.

« L’historien qui a fait la préface le dit : nous avons beau écrire et lire sur ce qui s’est passé, interprété par des spécialistes, il n’y a rien qui vaut le récit de vie, le témoignage direct de quelqu’un qui l’a vécu, qui est revenu et qui en a parlé. C’est ce qui fait la force d’un récit comme celui-là. Il ne reste à peu près plus d’anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et c’est normal parce que ça fait 80 ans et que mon père - qui était parmi les plus jeunes - aurait eu 101 ans cette année. Ces témoignages sont en train de disparaitre et c’est pour cela que nous trouvions important, mon éditeur et moi de republier le livre en le modifiant, sans modifier le récit de mon père. »

Un calepin d’espoir pour un devoir de mémoire

©Photo Médialo - Archives

Émilien Dufresne, assis à gauche, lors de la réception de la Légion d’honneur en 2015.

Danielle Dufresne estime que le livre illustre bien la personne qu’était son père, en mettant notamment de l’avant sa ténacité.

« J’ai toujours considéré que mon père était un survivant. Au débarquement, il y a 24 péniches qui ont débarqué des gros bateaux. Il y en a seulement quatre ou cinq qui se sont rendus, dont la sienne. Après, il a été obligé de marcher dans l’eau, alors qu’il y avait des mines personnelles sous-marines et qu’il se faisait bombarder. Malgré tout, il a réussi à s’en sortir. Il a été fait prisonnier et il y a beaucoup de prisonniers qui sont morts, mais mon père est passé au travers et il est revenu. C’est quand même extraordinaire. Pendant sa vie, il a eu cinq cancers et il a toujours survécu, sauf au dernier, qui était un cancer du sang, mais sinon, c’est un survivant qui a toujours dit : j’ai toujours fait ce que je pensais devoir faire. »

Le livre est disponible dans toutes les librairies. Il est possible d’en commander la version numérique ou papier sur le site du Septentrion. Le livre a également été traduit en anglais : cette version est disponible sur demande, en numérique ou papier, sur le site de l’éditeur Pierre Turcotte Éditeur (https://www.pierreturcotte.com/).

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