Après avoir publié cinq romans, Mel Gosselin, a pris une pause d’écriture de sept ans. Elle revient avec cette série de romans illustrés qui s'inspire fortement du manga.

« Chaque chapitre est appuyé d’une image dans un style manga, style que j’aime beaucoup. J’ai grandi là-dedans. Quand j’ai proposé le projet à la maison d’édition, je me suis fait plaisir. C’est un style de plus en plus démarginalisé », explique l’auteure.

La série « Rôdeur mortel » s’adresse aux adolescents et aux jeunes adultes. Étant mère d’enfants qui ont des origines chinoises, Mel Gosselin voulait leur offrir une histoire dans laquelle ils pourraient se reconnaître.

« C’était important pour moi que mon personnage principal soit d’origine chinoise parce que je trouvais qu’il n’y en avait pas beaucoup dans la littérature au Québec. L’idée m’est venue pendant la pandémie alors que les Chinois étaient un peu accusés d’avoir amené la COVID. Mon conjoint a été victime d’actes racistes. Je trouvais important que mes enfants aient des modèles chinois positifs et que les gens connaissent mieux cette culture », indique-t-elle.

« La métamorphose » amène les lecteurs dans un univers fantastique dans lequel 18 % de la population mondiale naît avec des caractéristiques d’insecte. Ce sont des arthropodiens. Luk Zau Gam, un Québécois de 16 ans d'origine chinoise, voit sa vie basculer lorsqu’il découvre qu'il en est devenu un.

« Cette population est marginalisée et elle vit dans des conditions misérables. Ils sont exclus de la société, ils servent de main-d’œuvre bon marché et ils sont détestés. C’est une histoire sur les privilèges, le rejet et la marginalisation. Luk est un ado normal qui vit avec sa mère à Montréal. L’histoire des arthropodiens lui passe par-dessus la tête. Du jour au lendemain, une queue de scorpion lui pousse sur la tête », raconte Mel Gosselin.

Luk se fait recruter par un riche homme d’affaires dont le but est de prouver la valeur des arthropodiens dans la société, ce qui va l’aider à apprivoiser sa nouvelle nature.

« C’est une histoire fantastique, mais c’est quand même ancré dans la réalité. Ça se passe dans le Montréal d’aujourd’hui dans un univers familier. Je suis fière d’avoir réussi à créer des personnages vivants et réels auxquels il est facile de s’attacher. Ils ont des caractères de personnes que nous pouvons reconnaître autour de nous. J’ai pu renouer avec une passion que j’avais quand j’étais petite, les insectes. J’ai fait beaucoup de recherche sur le sujet », souligne l’auteure originaire de Rimouski.

Le deuxième tome de « Rôdeur mortel » devrait sortir l’automne prochain. Le livre « La métamorphose », publié aux Éditions Michel Quintin, est en vente dans les librairies. Les illustrations ont été faites par Viviana Armenio.