Née en 2007, en Nouvelle-Écosse, lorsque des élèves ont acheté et distribué 50 chandails roses en soutien à un élève qui avait été victime d’intimidation parce qu’il portait une chemise rose, la journée du chandail rose est reprise depuis maintenant quatre ans par Interligne.

« Puisque les jeunes LGBTQ+ sont surreprésentés dans les enjeux d’intimidation en milieux scolaire, nous avons décidé chez Interligne de reprendre cette journée et de faire un slogan chaque année avec un nouveau dessin sur le chandail, qui vise à faire la promotion de cette journée, qui elle vise à prendre position contre l’intimidation. On invite les gens à acheter leur chandail, à prendre position contre l’intimidation et on essaie de faire rayonner le tout au maximum », explique le directeur général d’Interligne, Pascal Vaillancourt.

Il ajoute qu’avec les cellulaires et les réseaux sociaux, le phénomène de l’intimidation dans les écoles s’est exacerbé, puisque l’intimidation ne se passe plus uniquement sur les heures de cours, mais parfois aussi après les classes.

Devenir des spécialistes de la tendresse

Le visuel et le slogan conçus pour cette année « Moins d’intimidation, plus d’affection » sont nés d’une collaboration avec les membres du comité queer du Cégep de Maisonneuve et l’artiste illustrateur Théo Le Roux.

Le thème de cette quatrième édition est « spécialiste en tendresse. » Elle invite les gens, autant les jeunes que les adultes à agir lorsqu’ils sont témoins d’une situation d’intimidation, soit en agissant directement (s’ils se sentent suffisamment en sécurité pour le faire) ou encore en avertissant une personne responsable, de confiance. Être spécialiste en tendresse, c’est aussi d’écouter et d’offrir son soutien à la personne qui subit de l’intimidation et d’adopter un comportement respectueux envers tout le monde, en utilisant une communication saine pour interagir avec les autres.

Un recul dans la reconnaissance des droits

Pascal Vaillancourt estime que la journée du chandail rose est d’autant plus pertinente cette année, lui qui constate un certain recul de la reconnaissance des droits des personnes LGBTQ+.

« Qu’on le veuille ou non, lorsque les parents ou d’autres personnes prennent position ouvertement contre ces enjeux, ça vient légitimer les jeunes à détester ou à prendre position contre les enjeux trans. On parle souvent d’idéologie trans dans les écoles cette année. Il y a une grosse instrumentalisation des enjeux trans et non binaire qui visent à faire peur à la population et ça nourrit le climat de haine que nous avons au Québec. Alors, je pense que la journée du chandail rose est d’autant plus importante cette année, parce que le contexte est fragilisé, probablement à cause des mouvements de droite qu’on voit aux États-Unis, avec toutes les lois comme Don’t say gay ou les lois transphobes. J’ai l’impression que c’est en train de faire du chemin au Québec et au Canada. »

Pour démontrer son soutien

Pour participer à la journée du chandail rose, il est possible d’acheter un chandail sur le site internet d’Interligne ou encore d’enfiler n’importe quel chandail rose. Les gens sont ensuite invités à se prendre en photo pour la partager sur les réseaux sociaux (pas avant le 28 février) avec les mots-cliques : #EnsembleContreLintimidation #Interligne.

Il est aussi possible de participer en partageant les publications qui seront faites.

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