Environnement
Retour05 février 2024
Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca
La Ville reçoit la proposition Rimouski, Ville verte et inspirante (2.0)
POINTE-AU-PÈRE
©Photo gracieuseté
Le projet de Pointe-au-Père concerne le secteur entre la rue du Sieur et l’avenue des Violettes.
Lors de la période de questions de la séance du conseil municipal de Rimouski du 29 janvier dernier, la médecin Dominique Bourassa, membre de l’Association québécoise des médecins en environnement, a pris la parole pour déposer une version résumée de la proposition réactualisée Rimouski, Ville verte et inspirante (2.0) qui, en date du 27 janvier, était cosignée par 60 citoyens de Rimouski.
L’intervention de la docteure Bourassa concernait le projet d’habitation que la Ville de Rimouski compte mettre en place dans le district de Pointe-au-Père. Après avoir soumis une première proposition en septembre, le groupe de signataires - à la suite de la présentation du plan concept du 30 novembre - a déposé sur le site de la Ville la version réactualisée de la proposition. Ainsi, la prise de parole du 29 janvier visait à partager les inquiétudes du groupe face au plan concept présenté.
« Le Plan concept mentionne un taux de 60 % de conservation. Ça se traduit aussi par un taux de 40 % de perte de milieu naturel. Pourtant, l’une des solutions les plus efficaces à la crise climatique – plus intense et rapide que prévu selon le GIEC et de plus en plus de groupes environnementaux et de santé – est de préserver la nature et de tabler sur les services rendus par les écosystèmes naturels. L’Ordre des urbanistes a aussi mis de l’avant la perspective de sobriété territoriale et son président a d’ailleurs énoncé super clairement qu’avec le contexte écologique actuelle, nous ne pouvons plus concevoir les milieux naturels comme des terrains en attente de développement », indiquait madame Bourassa.
Elle a également fait valoir que le Plan concept favoriserait la dépendance à l’automobile et la production d’émissions de gaz à effet de serre, en plus de contribuer à faire de l’étalement urbain.
« On ne peut plus en 2024 faire du développement résidentiel qui fasse en sorte d’ajouter 640 à 1000 autos solos sur la route, avec la moyenne 1.5 voiture par ménages, sans développement de transport collectif conséquent et en se remettant au bon vouloir de la Société des Transports de Rimouski. »
La proposition se termine par cinq demandes, dans le cas où la Ville souhaiterait aller de l’avant avec l’analyse du Plan concept. Ces demandes sont d’évaluer et de rendre publics les coûts financiers supplémentaires engendrés par le développement, d’impliquer dès la conception et la planification la STR, afin de développer du transport collectif vers Pointe-au-Père, d’impliquer la Santé publique du Bas-St-Laurent afin qu’elle effectue une Évaluation d’impact sur la santé (EIS) de ce Plan concept, d’évaluer les impacts de ce Plan Concept, pendant les travaux et par la suite, sur la biodiversité, sur la connectivité écologique et sur les milieux naturels avoisinants, à l'aide d'études indépendantes de la Ville, et par les spécialistes concernés (biologistes, spécialistes en environnement et en biodiversité) et qu’une Politique de l'Arbre soit adoptée.
Le maire répond
Lorsque questionné sur la suite des choses concernant la proposition, le maire de Rimouski, Guy Caron, a réagi aux demandes qui lui avaient été adressées.
Il a annoncé qu’une Politique de l’arbre était en construction et qu’il espérait qu’elle serait publiée au printemps. Monsieur Caron a toutefois mentionné que le conseil n’opterait pas pour une évaluation de la santé par la Santé publique, mais qu’il était ouvert à, éventuellement, avoir une analyse sur les bienfaits des milieux naturels et de l’environnement sur la santé mentale, tout comme une étude de l’Institut de la santé publique sur l’impact de la pénurie de logements sur la santé mentale. En ce qui concerne l’implication de la STR, le maire a indiqué que le tout se faisait dans le cadre d’un appel d’offres, mais que si la Ville ne pouvait promettre du transport collectif comme un service de citébus, que diverses possibilités seraient explorées. Quant aux coûts financiers supplémentaires, il a expliqué que ce serait davantage une possibilité lorsque le Plan particulier d’urbanisme serait fait.
Finalement, il a expliqué pourquoi il ne considère pas le projet de Pointe-au-Père comme étant de l’étalement urbain.
« J’ai mentionné que contrairement aux prétentions de plusieurs opposants, ce n’est pas de l’étalement urbain lorsqu’on développe à 5 kilomètres du centre-ville. De l’étalement urbain, c’est lorsqu’on n’a tellement pas de logements à Rimouski que les gens qui travaillent à Rimouski doivent s’établir à Saint-Marcellin ou à Matane. »
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