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Retour29 mai 2023
Manon Cambefort : voir l’entrepreneuriat comme un voyage
FEMME D’AFFRAIRES
©Photo : gracieuseté – Sophie Jean
Directrice générale du Groupe ADEL, Manon Cambefort.
Marthe Saint-Laurent | redactionrimouski@medialo.ca
L’autodidacte de 23 ans, Manon Cambefort, a quitté sa France natale pour s’installer dans la ville de Québec avec un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) restauration en poche, accompagnée par son conjoint et sa fille, Élisa, âgée de 2 ans et demi. Parcours atypique de la directrice générale du Groupe ADEL.
Déterminée, Manon Cambefort ne craint pas les défis. Elle avance d’un pied ferme avec l’envie de se dépasser, de faire vibrer sa passion : l’alimentation. Dès son arrivée dans la capitale nationale, elle intègre le domaine de la restauration. Au fil des ans, de la relation professionnelle naîtra une relation amoureuse avec son patron, puis une réelle complicité entrepreneuriale. Le couple reste toujours propriétaire de deux restaurants de sushis à Québec.
Une femme de terrain
Attirée par le développement des affaires et le réseautage comme le maillage, Manon Cambefort en a fait sa force jusqu’à créer « Yoke développement », son entreprise marketing en plus de la restauration. Puis, c’est la rencontre amicale et professionnelle de la propriétaire de l’élevage Bisons en mer, de Sainte Luce, qui a inspiré l’idée d’intégrer du bison dans ses restaurants de sushis. À cette époque, les bisons étaient abattus à l’extérieur de la région alors qu’il y avait un abattoir à Luceville, à quelques kilomètres, qui cherchait une relève. Il faudra une année et demie au couple pour en devenir propriétaire.
« Autant j’ai trouvé l’entreprise, autant l’entreprise m’a trouvée. Pour développer ça, il faut avoir le cœur bien accroché. » -Manon Cambefort
Aujourd’hui, l’abattoir dessert entre 300 et 400 clients après être passé de 15 à 28 employés, dont huit femmes qui occupent des fonctions sur la chaine de production, à l’abattage, à la découpe et à l’administration.
©Photo : gracieuseté – Paul Di Giacomo.
Manon Cambefort et Nicolas Légaré, son conjoint et son associé.
Directrice générale à 31 ans
Dix années se sont écoulées entre la France, le Québec et Sainte-Flavie où l’entrepreneure et sa famille ont élu domicile. Ce qui est propre à l’entrepreneuriat selon Manon est certainement l’incapacité à dire : « Ça y est, on est arrivé, on a atteint notre but ! » « Comme on dit que le bonheur n’est pas une destination, mais un voyage… l’entrepreneuriat c’est un voyage ! », confesse la femme d’affaires.
Pour elle, c’est plus qu’un chiffre l’entrepreneuriat, c’est une passion, c’est le développement d’un secteur d’activité… tout ce qui fait partie intégrante de sa vie.
Mère de deux filles, la directrice générale n’ose pas compter ses heures. Elle a été mentor sur l’ÉcoMaris, le voilier-école en partenariat avec la fondation Lise Watier dans le cadre du parcours Femmes Entreprendre. Elle constate avec tristesse que : « bien des femmes culpabilisent pour à peu près tout, leurs moindres faits et gestes. Elles n’osent pas se faire confiance. Certaines culpabilisent de vouloir entreprendre, de vouloir défoncer des portes comme si on faisait culpabiliser un homme qui partait en déplacement… Il faut que ça évolue. On peut être une très bonne mère et vouloir développer sa carrière. Oui, il y a eu une belle évolution, mais il faut que ça continue. Les femmes ont clairement leur place en entrepreneuriat », conclut Manon.
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