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Hémodynamie au Bas-Saint-Laurent – Le ministre de la Santé dit NON
PORTE FERMÉE
©Photo : archive L’Avantage
Une délégation comptant dans ses rangs des élus (député, préfet et maire entre autres), des cardiologues du CISSS et des personnes représentatives de différents milieux s’était rendue à Québec le 10 mars 2020, en appui à la démarche d’un comité qui milite depuis plus de 20 ans pour l’obtention de ce service pour la région du Bas-Saint-Laurent.
Dans une lettre adressée à son collègue Simon Jolin-Barrette, leader parlementaire du gouvernement, le ministre de la Santé Christian Dubé ferme la porte à toutes possibilités d’implantation d’un service d’hémodynamie au Bas-Saint-Laurent.
Du même coup, le ministre Dubé répond aux questions déposées au feuilleton le 2 février 2023 par le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé, qui demandait de reconnaître la nécessité d’implanter une salle d’hémodynamie au Centre hospitalier régional de Rimouski et de préciser l’échéancier de réalisation dans l’éventualité d’une réponse positive.
Pascal Bérubé rappelle que « le 21 septembre 2022, le ministre de la Santé débarquait à Rimouski pour venir aider la candidate de la CAQ, maintenant députée de Rimouski et aussi ministre régionale. Ils se sont empressés de se positionner comme étant favorables au projet, mais avec une opinion positive de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS). Le 14 mars dernier, j’ai reçu une communication du ministre de la Santé qui me dit qu’il ne changerait pas d’idée finalement pour l’hémodynamie à Rimouski, à l’hôpital régional. Il affirme même, à la fin de sa lettre : “Considérant tout ce qui précède, il ne serait pas judicieux de revenir sur cette décision.” »
©Photo : gracieuseté
Le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé.
Voici un extrait de cette lettre du ministre de la Santé Christian Dubé :
Depuis plus de 20 ans, le service de cardiologie de l’Hôpital régional de Rimouski et les élus régionaux font valoir la nécessité d’implanter une salle d’hémodynamie à Rimouski pour desservir la population de l’est du Québec. Ce projet a été analysé sur le plan de la qualité, de la sécurité et de l’accessibilité des soins et des services qui sont au cœur des priorités ministérielles du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
En effet, les patients du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine bénéficient à la fois de la qualité, de la sécurité et de l’accessibilité aux soins de façon adéquate et équitable en comparaison avec les populations des autres régions du Québec dans le cas d’un infarctus aigu du myocarde (IAM).
Les patients de ces régions victimes d’un IAM sont traités par fibrinolyse, ce qui est un excellent traitement en termes de mortalité et de morbidité si administré dans les délais recommandés. Les patients nécessitant une intervention coronarienne percutanée (ICP) sont pris en charge par l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval (IUCPQ–UL), soit l’un des meilleurs centres au Canada et ayant le plus grand volume d’interventions, et ce, avec un faible taux de complications.
©Photo : archive L'Avantage
Le ministre de la Santé Christian Dubé.
Par ailleurs, les différents consensus d’experts concluent qu’un centre d’hémodynamie requiert un accès en tout temps à une salle de chirurgie cardiaque en 60 minutes de transport. Or, l’Hôpital régional de Rimouski se situe à 190 minutes de transport d’une salle de chirurgie cardiaque à l’IUCPQ–UL.
Depuis plusieurs années, on observe dans le monde une pression pour pratiquer l’ICP dans des établissements dépourvus de soutien chirurgical. Le Québec dispose déjà de sept centres semblables, soit plus que dans tout le reste du Canada combiné. Or, ces centres sont tous situés à moins de 60 minutes d’un centre de chirurgie cardiaque, sauf le Centre hospitalier affilié universitaire régional de Trois-Rivières qui est situé à 75 minutes, où la pratique est très encadrée et restreinte.
Certaines lignes directrices démontrent que le volume hospitalier d’ICP est un important déterminant de la sécurité de l’intervention et de la qualité des soins. En comparaison avec les autres provinces, le volume d’ICP par centre au Québec est relativement faible. Par conséquent, il s’avère important d’éviter de répartir les procédures dans plusieurs établissements dans le but de maintenir une expertise spécialisée. L’expérience actuelle nous démontre que l’organisation de service des petits centres, avec une salle d’hémodynamie, n’est pas optimale. Plusieurs bris de services ont été constatés dans les derniers mois en lien avec la pénurie de personnel spécialisé et la capacité de garder un service 24/7.
Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est plutôt difficile d’établir de petites équipes spécialisées. Par ailleurs, le bassin de population ne serait pas suffisant pour justifier les investissements nécessaires puisqu’une partie du territoire de la Gaspésie serait toujours référée vers Québec. Il faut également mentionner que l’hémodynamie est un service de cardiologie spécialisé, il n’est pas considéré comme un service de proximité.
Je tiens également à mentionner que le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie a émis un avis défavorable au projet, précisant que celui-ci n’est pas en cohérence avec les services de qualité et sécuritaires reçus à l’IUCPQ–UL.
Considérant tout ce qui précède, il ne serait pas judicieux de revenir sur cette décision.
Veuillez agréer, cher collègue, l’expression de mes sentiments les meilleurs.”
Le ministre, Christian Dubé
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